Retour sur Lost Winds, un vent de poésie sur le WiiWare

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Il a beau être l’un des jeux m’ayant le plus marqué durant l’année 2008, je ne vous l’avais jamais proposé en test encore (en fait j’étais persuadé du contraire). Bref, si vous ne l’avez pas essayé, il est encore temps de vous rattraper…

Mistral gagnant

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C’est tellement beau qu’on voudrait y vivre tiens !
Console de merde, jeux pour gamins, graphismes moisis, les superlatifs peu avantageux à l’égard de la Wii pleuvent depuis quasiment le jour de sa sortie, et continue d’alimenter la verve de joueurs obnubilés par la haute définition. Pourtant, avant même la sortie de Braid sur le Xbox Live Arcade, la console de BigN proposait déjà sur son service WiiWare, un titre d’une rare poésie, que finalement peu ont eu la chance d’apprécier : LostWinds. Pour seulement 1.000 points (soit 10 euros), vous plongez au cœur d’une vallée verdoyante et sur le petit corps endormi d’un jeune garçon roulé en boule sous un arbre. Bercé par une petite musique zen absolument magnifique, vous osez à peine fendre l’air d’un léger coup de wiimote bien placée, et soufflez une légère brise qui éveille alors le garçonnet.

Trailer de Lost Winds

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En propageant les flammes on zigouille les ennemis et on ouvre des passages.
De ce simple geste d’apparence anodin, vous comprenez que vous allez vivre une de ces expériences d’exception qui vous conforte dans l’idée que le jeu vidéo est bien un art à part entière. Durant les premières minutes, encore groggy d’un sommeil interrompu, Toku se perd dans une caverne sombre et humide avant d’éveiller à son tour l’esprit du vent, endormi depuis bien plus longtemps, lui. Juste retour des choses, puisque le vent l’avait réveillé peu de temps auparavant, et que ce vent finalement, c’est vous. Car dans Lost Winds, si vous dirigez le jeune héros du stick du nunchuk, c’est surtout le vent que vous incarnez. Matérialisé par la wiimote, ou plutôt par ses mouvements, ce vent est au centre du gameplay. D’un simple geste, vous provoquez alors une bourrasque pouvant propulser Toku sur des hauteurs jusqu’alors inaccessibles.

Ode à la félicité

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Les animations sont juste extraordinaires.
Au fil du temps et de ses pérégrinations, Toku renforce l’esprit du vent en lui assignant un à un ses anciens pouvoirs depuis oubliés. Si au départ le joueur ne peut que souffler dans une direction ou une autre, par la suite il va apprendre à propager les flammes d’un feu à proximité, pour débloquer des passages en brûlant les lianes qui l’obstruent. Il ira même jusqu’à créer des véritables petits tourbillons, qui lui permettra de propulser des pierres et autres avec une force et une vitesse décuplée. Tous ces pouvoirs, associés à l’environnement permet à Toku de résoudre les énigmes qui l’empêchent de progresser. Par exemple, en cueillant une fleur sur laquelle il souffle, le joueur peut alors tournoyer tel un hélicoptère écologique vers les sommets.

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Comment il se prend pour Spring Fellow Hawk le Toku !
Grâce au vent, le jeune héros peut également annihiler les forces obscures au service de Balasar, le diabolique esprit de la Lune, qui ont envahi l’ile de Mistralis. Mais si le vent est utilisé pour progresser, au final on s’amuse également à balader son souffle partout à l’écran. Voir alors les végétaux s’agiter sous le courant d’air ainsi provoqué, ou les habitants se courber et crier de surprise sous la force de la bourrasque est un vrai régal pour les yeux et n’a pas son pareil pour vous faire sourire. Au final, plus qu’un jeu, Lost Winds est un vrai condensé de bonheur, un antidépresseur à télécharger sans ordonnance. Malheureusement, comme beaucoup de drogues, le plaisir reste de courte durée…

Bourré de charme, emprunt d’une poésie particulièrement touchante et d’un gameplay irréprochable, Lost Winds est une petite perle où seule la courte durée de vie laisse à redire. Mais bon, trois, quatre heures de bonheur et de béatitude pour dix euros… on n’a rien trouvé de mieux depuis la barrette de shit.

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