Flashback, un très agréable souvenir

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Flashback vient de l’époque 2D, cette fameuse époque où les développeurs faisaient leur titre dans leur garage en équipe réduite. Tout comme Another World qui le précède de quelques mois, c’est sous la houlette de feu Delphine Software qu’il débarque dans nos bacs. Le titre fut créé de mains de maître par un Paul Cuisset très injustement environ un million de fois moins connu que son bébé vidéo ludique.

Enfourche ta moto volante

L’un des plus beaux souvenirs liés à Flashback c’est son intro absolument fabuleuse pour l’époque (début des années 90) façon dessin animé où le héros poursuivit, Conrad, enfourche sa moto volante avant de se faire artiller et de choir en pleine jungle. Des milliers de gamers savent de quoi je parle, cette intro c’était magique, cette moto volante a fait rêver bien des gens, des petites étoiles brillent dans mes yeux à chaque fois que j’en parle. J’en verserais presque ma larme nostalgique là en plein devant vous, en public, sans honte. Même s’il est vrai qu’en cette fin d’année 2007 c’est franchement moins impressionnant, qu’importe, le souvenir l’emporte.

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En rejouant au jeu une chose frappe dès les premiers instants de gameplay : Les animations sont définitivement extraordinaires (elles n’ont pas pris une ride, elles, au moins). Qu’on soit nostalgique ou non c’est l’évidence même, on peut difficilement faire mieux pour un jeu d’action-aventure en 2D. Les mouvements du personnage sont toujours ultra classes, nombreux et décomposés à mort. Donc autant dire qu’il y a 15 ans de ça c’était quasi du jamais vu… A ce sujet Flashback est un des précurseurs de la rotoscopie dans le jeu vidéo. Pour résumer, la rotoscopie est une sorte d’ancêtre de la motion capture et du numérique qui consistait à transformer une scène filmée en dessin animé ou, dans ce cas précis, en animations pour des phases de jeu. La légende veut que Paul Cuisset ait modélisé ses propres mouvements d’ailleurs, ce qui ne serait pas étonnant.

Varier les plaisirs

On manie Conrad plutôt aisément, les sauts sont spectaculaires (merci les animations), on fait des roulades, on ramasse des objets, on ouvre des serrures électroniques, on cause avec des PNJ, on prend même le métro futuriste. Tout ça en 3 boutons et tout ça vraiment très simplement, rien à dire c’est bien pensé. Bien sûr il y a de nombreuses phases de shoot grâce à notre bon vieux pistolet laser. Le seul petit bémol vient d’ailleurs de cet aspect puisqu’il arrive qu’il y ait parfois des temps de latences lorsque Conrad doit se retourner avec son flingue à la main et tirer très vite. Rien de grave pour autant puisque ce n’est pas foncièrement nuisible au plaisir de jeu.

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Le level design est bien varié, le (très bon) scénario nous fait parcourir diverses planètes (satellite de Saturne, Terre etc…) aux graphismes bien différents et où l’on accomplit des tâches aussi diverses que trouver le moyen de quitter une jungle où l’on s’est écrasé, faire des petits jobs pour se faire du fric (et pas du job classique à la Shenmue hein), ou encore participer à un show TV dont le but est d’atteindre le dernier étage d’une sorte de tour bourrée de pièges et autres cyborgs (inspiration Running Man, comme quoi Manhunt n’a rien inventé).
Chaque niveau (6 en tout) dispose de son lot d’embuscades et de petits puzzles qui permettront de varier l’action, c’est un des points forts du jeu : Toujours briser la monotonie. Cela grâce au scénario, au level design, à un objet qui va amener quelque chose dans le gameplay.

C’est dans les vieux pots…

2D oblige, les phases de plateformes sont là et permettent, encore une fois, de varier les plaisirs. C’est, en passant, une chose que les jeux 3D ont beaucoup de mal à retranscrire, il est très rare d’avoir un bon jeu qui alterne les genres comme on pouvait en avoir parfois avec la 2D et c’est bien dommage puisque c’est un moyen relativement simple de briser la répétitivité. L’intelligence artificielle des PNJ proposait quelque chose d’inédit en son temps puisqu’on peut jeter une pierre à l’opposé d’un garde qui, attiré par le bruit, va voir ce qu’il s’y passe. Ca permet ainsi de débarquer de la plate forme du dessus discrètement et de flinguer le bonhomme dans le dos comme un fourbe, classe.

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Réalisé avec le même procédé et la même qualité que l’intro, les scènes cinématiques sont nombreuses et illustrent certaines actions comme ramasser tel ou tel objet en plus d’apporter une touche scénaristique supplémentaire entre chaque niveau. La musique est quant à elle digne du reste, c’est-à-dire culte. Totalement dans le ton, ambiance action, suspense, rien à redire. Reste une durée de vie pas excessivement longue qui ne prendra pas plus d’une grosse après-midi aux vieux briscards. Les autres y mettront certainement plus de temps et trouveront même peut-être certains passages bien difficiles puisqu’on ne peut pas sauvegarder toutes les deux secondes comme c’est le cas maintenant sur nos machines des temps modernes. C’était ça le jeu vidéo avant, de la persévérance, le plaisir n’en est que meilleur une fois la bête torchée.

Flashback est probablement l’un des meilleurs jeux d’action/aventure à l’ambiance futuriste de tous les temps…

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